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The African Centre for Biosafety* asked Devlin Kuyek, author of an important briefing on how the U.S. government uses USAID to actively promote GM agriculture**, for his comments on the U.S. announcement of the launch of its West Africa Cotton Improvement Program, complete with an accompanying USAID conference. (see
http://www.lobbywatch.org/archive2.asp?arcid=5943 )
*http://www.biosafetyafrica.net/
**'USAID: Making the world hungry for GM crops'
http://www.grain.org/briefings/?id=191
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Devlin Kuyek:

Ok. my thoughts...

GM cotton is clearly a secondary issue here, a smokescreen. The main objective is to break African solidarity on trade issues and to get these 5 [West African] countries to tone down their demands for the elimination of US ag subsidies in Hong Kong [at the WTO Ministerial conference].

The "cotton improvement" programme has already been in motion for some time now. All that they've done here is given it a name, some $ (which is probably not new $), and announced the formal collaboration of certain countries. More of another PR exercise than anything else (that's not fooling anyone), but, nevertheless, it does pull West Africa ever deeper into the charade.

Last January there was a similar meeting in Bamako between the US and these same 5 countries in which a US report on the West African cotton sector was presented (the framework for this latest initiative). The report focused on ways to improve productivity and pretty much evaded the question of US subsidies. During the meeting, the US refused to make any commitments on the issue of trade or subsidies and after the meeting, the 5 countries felt obliged to issue their own press release ("The Bamako Declaration") saying that while they appreciate some of the report's recommendations on cotton production, they were firm that the main reason for the on-going cotton crisis in their countries was US cotton dumping.

So why do these West African countries keep playing at the US game? Given their deep experience with these issues, it's impossible to imagine that they don't know what's really going on, that they've somehow been duped. Perhaps they've been told, in so many words, that this is a condition for bigger carrots, such as the Millennium Challenge Corporation, which is highlighted in the press release? To access the MCC funds, countries first have to be deemed "eligible", then they have to "negotiate"-- meaning they have to put in place the policies that the US wants, from supporting the "global war on terror" to accepting GM crops. There are also conditions for debt relief and, indeed, all forms of US aid. Is it a coincidence that the US high-level officials (Portman and Johanns) announced Burkina Faso's "eligibility" for MCC funding during this trip, just before the cotton meeting?!!

But, aside from the arm-twisting, there are elites in West Africa that are trying to further their own interests by allying themselves with the US and the GM industry-- public scientists, business people, politicians, and even some farmer leaders. Not everyone in West Africa is against the "development track" that the US is proposing, no matter how much it may compromise the interests of the average West African farmer-- as is deeply apparent in Burkina Faso.

My own suspicion is that the US actually wants to destroy much of West African cotton production by pushing onward with the privatization of the national companies and to control what's left by spreading Bt cotton. It fits together nicely with the 15 year timeline that the US has set for the elimination of its domestic subsidies. Surely this is less far-fetched than the National Cotton Council "helping" one of their main global export competitors to increase production!

I've posted two articles in French (AFP, Sidwaya) at the bottom of this email that go deeper than the US press release. Once again, the African participants are complaining that the meeting didn't address the subsidies issue! Are they really surprised by this? And then they turn around and take US money and Bt cotton. How sad to see the grassroots political momentum against US cotton subsidies and global trade imbalances potentially jeopardized!

-Devlin

Coton: Washington débloque 7 millions de dollars pour cinq pays africains

10-11 21:23:55 Le secrétaire d'Etat américain à l'Agriculture, Mike Johanns, a annoncé jeudi à Ouagadougou le déblocage d'une aide globale de sept millions de dollars pour "améliorer" la production cotonnière du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Tchad et du Sénégal.

La capitale burkinabè accueille jusqu'à samedi une "rencontre de concertation" entre les Etats-Unis et plusieurs pays africains producteurs de coton.

La répartition de ces fonds sera décidée lors d'une conférence dans la sous-région qui sera organisée après la tenue du sommet ministériel de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) du 13 au 18 décembre 2005 à Hong Kong, a précisé M. Johanns.

Mike Johanns a indiqué que ce programme d'aide vise à "l'amélioration de la production, la transformation et le commerce du coton" et fait suite à une évaluation menée début 2005 par des experts de l'Agence américaine pour le développement (USAID) et des pays concernés.

De leur côté, les pays africains producteurs d'"or blanc" ont exigé à nouveau la suppression des subventions à l'exportation versées par les pays riches, notamment les Etats-Unis, à leurs producteurs locaux.

Ce système de subventions fausse, selon eux, la concurrence et nuit aux filières nationales africaines.

"Cette aide américaine est loin de nous satisfaire. Il faut qu'ils s'attaquent plutôt à l'épineux problème des subventions", a estimé le président de l'Association des producteurs africains de coton (Aproca, 13 pays), François Traoré.

"Nous réitérons nos propositions visant l'élimination de toute forme de subventions à l'exportation du coton", a renchéri Salif Diallo, ministre burkinabè de l'Agriculture et porte-parole des pays africains producteurs de coton.

M. Diallo a ajouté que les pays africains producteurs de coton réclamaient également la suppression des mesures de soutien intérieures et la création d'un "Fonds international d'urgence d'appui" à la production cotonnière africaine.

Ainsi, pour le seul Burkina, le manque à gagner imputable à ces subventions représente 18 milliards de Fcfa (22,8 millions d'euros) pour 2005, selon la Société des fibres et textiles (Sofitex) du Burkina.

Les Etats-Unis s'apprêteraient par ailleurs à proposer aux pays africains producteurs de coton la suppression de leurs subventions à la production et à l'exportation d'ici 15 ans, selon un document de travail transmis à l'AFP par l'ambassade américaine au Burkina.

"Nous nous réjouissons de cette proposition américaine, mais elle est encore insuffisante pour nos producteurs qui souhaitent un cheminement plus rapide pour le coton", a souligné M. Diallo.

Mi-octobre, les pays africains producteurs de coton avaient menacé de faire échouer la conférence ministérielle de l'OMC à Hong Kong s'ils n'obtenaient pas la promesse d'une élimination des subventions versées aux producteurs des pays riches.

© AFP.
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Négociations commerciales sur le coton : Les USA mènent une opération de charme au Burkina
vendredi 11 novembre 2005.
http://www.lefaso.net/article.php3?id_article=10794

La salle de conférences de Ouaga-2000, a abrité jeudi 10 novembre 2005 une rencontre de concertation entre les Etats- Unis d’Amérique et les pays africains coauteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton. Il s’est agi essentiellement de rapprocher les points de vue sur les négociations commerciales sur le coton avant la rencontre de l’OMC à Hong Kong en début décembre 2005.

L’Organisation mondiale du commerce tiendra sa 6e rencontre internationale à Hong Kong en décembre. A l’approche de cette rencontre où la problématique de la subvention des producteurs de coton sera encore posée, les points divergent toujours entre les parties prenantes, à savoir les Etat-Unis, l’Union européenne et les producteurs de coton d’Afrique de l’Ouest.

Il s’agit spécifiquement du Mali, du Bénin, du Tchad et du Burkina Ces pays-là sont en rangs serrés autour d’un projet commun dénommé « initiative sectorielle en faveur du coton ». Les Etats Unis dans l’objectif de favoriser les échanges dans cinq semaines à Hong Kong ont entrepris des initiatives.

La première datant du 10 octobre 2005 est intitulée :»Proposition soumise par les Etats-Unis à l’OMC dans le cadre des négociations agricoles au profit des producteurs du coton d’Afrique de l’Ouest ». C’est une proposition qui repose sur trois piliers, à savoir l’accès au marché, les subventions à l’exportation et le soutien interne. La seconde initiative est celle du lancement du programme d’amélioration du coton, programme qu’a officiellement annoncé au cours de la présente rencontre, le représentant principal des Etats Unis pour le commerce, M. Rob Portman.

Ce sont ces deux initiatives que sont venus expliquer et défendre les deux émissaires de George Bush. Il s’agit du secrétaire à l’Agriculture, M. Mike Johanns et du représentant des Etats-Unis pour le commerce, M. Rob Portman.

Un programme à hauteur de 7 millions de dollars

S’agissant du programme d’amélioration du coton, les USA pensent que c’est un pas de plus qui entre en ligne de compte des préoccupations des principaux pays producteurs de coton. Pour M. Rob Portman, le Programme ouest-africain du coton (WACIP) est basé sur une évaluation conduite en début d’année par l’USAID et le département de l’agriculture en vue d’améliorer la production, la transformation et le commerce du coton dans la région (Bénin, Mali, Tchad, Burkina et Sénégal) : « Nous sommes heureux d’annoncer l’allocation de 7 millions de dollars, soit 5 millions de dollars en financement frais pour démarrer ce programme », a-t-il indiqué. Un autre projet annoncé par le Conseil national de coton (NCC) en partenariat avec WACIP est celui de l’assistance à l’Afrique de l’Ouest pendant la récolte du coton pour contrôler les insectes et favoriser l’application de la biotechnologie.

Le ministre Salif Diallo en charge de l’Agriculture qui présidait la cérémonie d’ouverture de la rencontre de concertation a jugé que les propositions américaines sont encore loin des attentes des producteurs africains. « Les subventions doivent être éliminées sur une période de quinze années, ce qui permettrait à notre filière cotonnière de survivre. Nous avons besoin d’un cheminement plus rapide pour le coton » , a-t-il martelé.

Pour lui donc, la question du coton doit être traitée de « façon ambitieuse, rapide et spécifique ». Le ministre Salif Diallo a mentionné que les éléments ce propositions de modalités pour le coton soumis le 22 avril 2005 par le groupe africain à l’OMC sont ce qu’il y a de mieux. Il s’agit de l’amélioration substantielle de l’accès libre et sans contingentement du coton et les produits dérivés du coton en faveur des Pays les moins avancées (PMA) producteurs et exportateurs nets de coton, de l’élimination des mesures de soutien interne, de toutes les formes de subventions à l’exportation du coton et enfin, de la création d’un fonds d’urgence d’appui à la production cotonnière avec des propositions relatives à son approvisionnement en ressources financières et à son mode de gestion.

Ismaël BICABA (This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.)
Joël ZOUNDIStagiaire)
Sidwaya